Les éléments de langage...

Parler vrai ou se policer?

Le mois dernier, je vous parlais de lire entre les lignes. Après cet article incitatif à exercer notre sens critique et prendre le temps d’analyser les sources et leur crédibilité, voici une petite réflexion sur la pratique des éléments de langage, sorte de langue pré-formatée adoptée systématiquement par les partis politiques pour éviter tout « dérapage », tenir leurs ouailles, à la limite de la propagande et du marketing.

 

Travailler la manière avec laquelle on s’exprime semble a priori une bonne idée. Cela nous invite à relire ce que nous avons écrit, soit pour une publication sur le papier ou le web, soit en base d’une intervention orale. Relire si possible en se mettant à la place de notre futur auditoire ou de nos potentiels lecteurs. Le résultat en sera presque toujours le remplacement d’un mot par un autre plus juste ou moins équivoque. On repère ainsi les répétitions, les redondances. C’est un peu un travail d’artisan pour améliorer l’ouvrage.

 

Dans le cas cependant de ma pratique de community manager, je constate qu’une certaine spontanéité produit souvent de meilleurs résultats. Parce que le ton est plus personnel, qu’il suit notre humeur et favorise une sorte d’identification, fut-elle en contre. Ça stimule l’interaction et permet de faire connaissance avec notre communauté.

 

Quant aux politiques et aux publicitaires, n’est-on pas enclins à dire qu’ils veulent nous faire passer des vessies pour des lanternes, ou bien nous détourner de toute remise en cause par une assommante langue de bois. Georges Orwell avait inventé dans son fameux 1984, la novlangue, une langue de peu de mots sans finesse permettant de manipuler les masses.

 

Ce n’est pas du tout le sentiment que nous voulons donner dans la communication de ce qui nous tient à cœur. Il faudra donc trouver le juste milieu entre le risque de s’exprimer librement et le plaisir d’être soi-même. Il y a fort à parier que c’est, tout comme le respect d’autrui et l’effort d’écouter, une question d’entraînement, de pratique qui nous fera trouver le juste ton sans nous cacher derrière des formules soi-disant vendeuses et toute faites.

 

« Frappe-toi le cœur » disait le poète, « c’est là qu’est le génie ». Relions nos émotions et notre raison pour parler du meilleur de nous-mêmes.

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