Procrastination quand tu nous tiens!

Je ne sais pas vous, mais moi*, j’ai sérieusement tendance à ne pas faire le jour même ce que j’avais prévu. Mais j’ai quand même une bonne excuse, je suis une femme et, qui plus est, mère célibataire.

 

Enfin ça, c’était avant. 

 

Maintenant, mes enfants sont assez grands pour se passer de moi. Et je dirais même plus, ils sont assez grands pour souhaiter que je ne me mêle pas de leur organisation, de ce qu’ils mangent (sauf quand ils rentrent et qu’ils ont FAIM !), de l’état de leur chambre, de leur mine, de leurs amitiés compliquées, de leur sac quand ils partent chez des « potes », de leur linge (sauf leurs chaussettes sales semblent-ils car elles m’attendent toujours au pied des escaliers☹).

 

Donc plus d’excuse pour ne pas faire ce que j’ai à faire. Reste quand même que je travaille chez moi, comme nombre d’indépendants. Et oui, j’ai cette chance de ne pas avoir à prendre ma voiture pour aller au bureau, de ne pas être obligée de respecter une autre tenue vestimentaire que celle qui se présente au débotté, de ne pas être sous pression quand, à la dernière minute, j’ai une soudaine envie de lire un peu… dans les cabinets.

 

Ici, le patron, c’est moi. Pratique ? Pour l’heure de la pause, oui. De préférence quand le soleil montre son nez (au moins une fois par jour en Bretagne). Pour l’organisation de l’open space. Dossiers en cours bien étalés. Pour la durée des coups de téléphone à ma discrétion. Pour jeter un œil sur facebook/twitter/linkedin quand arrive une notification (en même temps, c’est un peu mon boulot puisque je suis de plus en plus gestionnaire de communautés** en ligne). Ne le cachons pas, il y a du plaisir dans cette liberté, et tel que je pourrais difficilement envisager d’être salariée. Sauf à être passionnée par ma mission.

Combien sommes-nous à culpabiliser de ne pas faire assez ? De procrastiner ? Je me suis longtemps demandé pourquoi ? A coup de pourquoi, on tue le cœur du bonheur comme dit le poète. J’ai surtout chercher comment y remédier. Et bien, j’ai trouvé la solution.

 

J’avais vainement tester les listes (très documentées) que je n’arrivais plus à suivre parce que, même indépendant, on n’est pas seul maître de sa journée, parce que la tâche peut s’avérer plus ardue, pleine de sous-tâches, bloquée par une réponse qui n’arrive pas. J’ai exploré le mind-mapping***, séduite par les magnifiques exemples que je voyais sur Internet. Mais lorsque j’appliquais, ma carte devenait vite illisible, comme un fourré inextricable.


Règle numéro 1 : ne pas trop charger la mule. Sinon elle stoppe net.

Règle numéro 2 : évaluer le temps qu’il vous faudra pour une tâche et multiplier par 2, voire 3. Ca vous laissera plus de chance d’être satisfait quand vous arriverez au bout. Ca vous laissera aussi le temps de faire une pause, de l’anticiper avec plaisir et d’en faire une motivation.

Règle numéro 3 : faire en priorité ce qui doit être achevé, rendu en priorité. Ca a l’air évident mais on oublie souvent de noter en face de la tâche à accomplir quand est la date butoir pour commencer et avoir le temps de faire. Utiliser les rappels d'agenda, c'est pratique.

Règle numéro 4 : alterner les tâches longues avec quelques tâches courtes et faciles. Ca vous donnera une source de satisfaction sur le travail accompli quand vous ferez le point en cours de route ou le bilan de votre journée.

Règle numéro 5 : quand vous êtes au point mort, changer d’activité, ou même, appeler un ami ! Rien ne sert de se cogner dans un mur. Même ne rien faire d’utile aura toujours cette utilité là de vous régénérer.

Règle ultime ou  0 : choisir un moment tranquille pour, à grandes lignes, écrire les orientations du mois, de chaque semaine du mois. Et laisser de la place pour écrire au fil des jours ce que vous avez accompli. Il y a fort à parier que très vite ces espaces blancs seront trop petits.


Epilogue : éloge de la procrastination !

Il faut toujours procrastiner un peu pour laisser de la place à l’imprévu qui sait parfois de nous des choses que nous ignorons. La procrastination est aussi parfois un filtre qui élimine les actions inutiles. Vous n’avez pas envoyé ce mail à votre client dans les délais prévus? Vous vous dites que vous l’avez peut-être perdu. Et c’est à ce moment que vous arrive une information capitale qui vous permet de vous différencier de la concurrence. Vous vouliez absolument prendre le temps de dire à telle personne son fait suite à ses agissements mais n’avez pas trouvé le temps de mettre en forme votre riposte assassine. Et c’est à ce moment qu’arrive une lettre d’explications et d’excuses sincères.

Ne dit-on pas qu’il faut tourner sept fois sa langue dans sa bouche, que les derniers seront les premiers, qui va piano va sano…

 

Pas très français, je sais, mais très tendance

** Community manager, quoi ! Dire qu’on en arrive à moins bien comprendre le français que l’anglais…

*** Bon, évidemment, si je vous dis cartographie conceptuelle, ou carte heurisitque, ce n’est pas plus clair si vous ne connaissez pas déjà. Il s’agit d’un moyen visuel de représenter et d’organiser des idées à partir d’un sujet. Le rendu ressemble à la ramure d’un arbre vu du dessus. Au centre le cercle du tronc et autour les grosses branches puis les sous-branches.

 

 

 

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